Le Petit Prince de Saint-Exupéry

歌词
J’ai vécu seul,
sans personne avec qui parler véritablement,
jusqu’à une panne dans le désert du Sahara,
il y a six ans.
Quelque chose s’était cassée dans mon moteur.
Et comme je n’avais avec moi ni mécanicien,ni passagers,
je me préparai à essayer de réussir,tout seul,
une réparation difficile.
C’était pour moi une question de vie ou de mort.
J’avais à peine de l’eau à boire pour huit jours,
Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable
à mille milles de toute terre habitée.
J’étais bien plus isolé qu’un naufragé sur un radeau au milieu de l’Océan.
Alors vous imaginez ma surprise,
au lever du jour,
quand une drôle de petite voix m’a réveillé.
-S’il vous plaît..dessine-moi un mouton!
-Dessine-moi un mouton..
J’ai sauté sur mes pieds comme si j’avais été frappé par la foudre.
J’ai bien frotté mes yeux.J’ai bien regardé.
Et j’ai vu un petit bonhomme
tout à fait extraordinaire
qui me considérait gravement.
ne me semblait ni égaré,ni mort de faim,
ni mort de fatigue,ni mort de soif,ni mort de peur.
Il n’avait en rien l’apparence d’un enfant perdu au milieu du désert,
à mille milles de toute région habitée.
-Mais..qu’est-ce que tu fais là?
-S’il vous plaît..dessine-moi un mouton..
Quand le mystère est trop impressionnant,on n’ose pas désobéir.
Aussi absurde que cela me semblat
je sortis de ma poche une feuille de papier
et un stylographe.Et j’ai dessiné.
Il regarda attentivement,
-Non!Celui-là est déjà très malade.Fais-en un autre.
Je dessinai un autre mouton:
-Tu vois bien..ce n’est pas un mouton,
c’est un bélier.Il a des cornes..
Je refis donc encore mon dessin
-Celui-là est trop vieux.
je veux un mouton qui vive longtemps.
j’avais hâte de commencer le démontage de mon moteur,je griffonnai une caisse.
avec trop d’évasion
Et je lançai:
-Ça c’est la caisse.Le mouton que tu veux est dedans.
-C’est tout à fait comme ça que je le Voulais!
Crois-tu qu’il faille beaucoup d’herbe à ce mouton?
-Pourquoi?
-Parce que chez moi c’est tout petit..
-Ça suffira sûrement.je t’ai donné un tout petit mouton.
-Pas si petit que ça....
Tiens Il s’est endormi..
Et c’est ainsi que je fis la connaissance du petit prince.
<Les couchers de soleil>
Il me fallut longtemps pour comprendre d’où il venait.
Le petit prince,qui me posait beaucoup de questions,
ne semblait jamais entendre les miennes.
Ce sont des mots prononcés par hasard qui,
peu à peu,m’ont tout révélé.
Ainsi,quand il aperçut pour la première fois mon avion
-Qu’est-ce que c’est que cette chose-là?
-Ce n’est pas une chose.
Ça vole.C’est un avion.C’est mon avion!
-Comment!Tu es tombé du ciel?
-Oui..
-Ah,Ça c’est drôle..
-Alors,toi aussi tu viens du ciel!
De quelle planète es-tu?
-Tu viens donc d’une autre planète?
-C’est vrai que,là-dessus,tu ne peux pas venir de bien loin..
-D’où viens-tu,mon petit bonhomme?
Où est-ce"chez toi"?
Où veux-tu emporter mon mouton?
-Ce qui est bien,
avec la caisse que tu m’as donnée,
c’est que,la nuit,ça lui servira de maison
-Bien sûr.Et si tu es gentil,,
je te donnerai aussi une corde pour l’attacher pendant le jour.
Et un piquet.
-L’attacher?Quelle drôle d’idée!
-Mais si tu ne l’attaches pas,
il ira n’importe où,et il se perdra..
-Mais où veux-tu qu’il aille?
-N’importe où.Droit devant lui..
-Ça ne fait rien,c’est tellement petit,chez moi
-Droit devant soi on ne peut pas aller bien loin...
J’avais ainsi appris une seconde chose très importante:
C’est que sa planète d’origine était à peine plus grande qu’une maison!
Ah!petit prince,
j’ai compris,peu à peu,
ta petite vie mélancolique.
Tu n’avais eu longtemps pour distraction
que la douceur des couchers de soleil.
J’aime bien les couchers de soleil.
Allons voir un coucher de soleil..
-Mais il faut attendre..
-Attendre quoi?
-Attendre que le soleil se couche
-Je me crois toujours chez moi
En effet.
Quand il est midi aux états-Unis,le soleil,
tout le monde le sait,se couche sur la France
Il suffirait de pouvoir aller en France en une minute
pour assister au coucher de soleil.
Malheureusement la France est bien trop éloignée.
Mais,sur ta si petite planète,
il te suffisait de tirer ta chaise de quelques pas.
Et tu regardais le crépuscule chaque fois que tu le désirais..
-Un jour,j’ai vu le soleil se coucher quarante-trois fois!
Tu sais..quand on est tellement triste
on aime les couchers de soleil..
-Le jour des quarante-trois fois tu étais donc tellement triste?
<Un champignon>
Le cinquième jour.
J’étais alors très occupé à essayer de dévisser
un boulon trop serré de mon moteur.
J’étais très soucieux car ma panne commençait
de m’apparaître comme très grave,
et l’eau à boire qui s’épuisait me faisait craindre le pire.
-Un mouton,
ça mange les arbustes,
-Oui.
Et les fleurs?
-Un mouton mange tout ce qu’il rencontre.
-Même les fleurs qui ont des épines?
-Même les fleurs qui ont des épines.
-Alors les épines,à quoi servent-elles?
-Les épines,à quoi servent-elles?
-Les épines,ça ne sert à rien,
c’est de la pure méchanceté de la part des fleurs
-Oh!Je ne te crois pas!
Les fleurs sont faibles.
Elles sont naïves.
Elles se rassurent comme elles peuvent.
Elles se croient terribles avec leurs épines..
-Et tu crois,toi,que les fleurs..
-Mais non!Mais non!Je ne crois rien!
J’ai répondu n’importe quoi.
Je m’occupe,moi,de choses sérieuses!
-De choses sérieuses?
-Oui!
-Tu parles comme les grandes personnes!
-Tu confonds tout..tu mélanges tout!
-Je connais une planète où il y a un Monsieur cramoisi.
Il n’a jamais respiré une fleur.
Il n’a jamais regardé une étoile.
Il n’a jamais aimé personne.
Il n’a jamais rien fait d’autre que des additions.
Et toute la journée il répète comme toi:
"Je suis un homme sérieux!Je suis un homme sérieux!"
et ça le fait gonfler d’orgueil.
Mais ce n’est pas un homme,
c’est un champignon!
-Un quoi?
-Un champignon!
-Il y a des millions d’années
que les fleurs fabriquent des épines.
Il y a des millions d’années
que les moutons mangent quand même les fleurs.
Et ce n’est pas sérieux de chercher à comprendre
pourquoi elles se donnent tant de mal
pour se fabriquer des épines
qui ne servent jamais à rien?
Ce n’est pas important la guerre des moutons et des fleurs?
Ce n’est pas plus sérieux et plus important
que les additions d’un gros Monsieur rouge?
Et si je connais,
moi,une fleur unique au monde,
qui n’existe nulle part,sauf dans ma planète,
et qu’un petit mouton peut anéantir d’un seul coup,
comme ça,
un matin,sans se rendre compte de ce qu’il fait,
ce n’est pas important ça.
-Si quelqu’un aime une fleur
qui n’existe qu’à un exemplaire
dans les millions et les millions d’étoiles,
ça suffit pour qu’il soit heureux quand il les regarde.
Il se dit:
Ma fleur est là quelque part..
Mais si le mouton mange la fleur,
c’est pour lui comme si,brusquement,
toutes les étoiles s’éteignaient!
Et ce n’est pas important ça!
La nuit était tombée.
J’avais laché mes outils.
Je me moquais bien de mon marteau,de mon boulon,
de la soif et de la mort.
Il y avait,sur une étoile,
une planète,la mienne,
la Terre,un petit prince à consoler!
Je le pris dans les bras.
Je le berçai.
Je lui disais:
La fleur que tu aimes n’est pas en danger..
Je lui dessinerai une muselière,
à ton mouton..
Je te dessinerai une armure pour ta fleur..
Je..Je ne savais pas trop quoi dire.
Je me sentais très maladroit.
Je ne savais comment l’atteindre,
où le rejoindre..
C’est tellement mystérieux,le pays des larmes.
<La rose>
J’appris bien vite à mieux connaître cette fleur.
Elle avait germé un jour,
d’une graine apportée d’on ne sait où,
Le petit prince sentait bien
qu’il en sortirait une apparition miraculeuse,
mais la fleur n’en finissait pas de se préparer à être belle,
à l’abri de sa chambre verte.
Elle choisissait avec soin ses couleurs.
Elle s’habillait lentement,
elle ajustait un à un ses pétales.
Elle ne voulait pas sortir toute fripée comme les coquelicots.
Elle ne voulait apparaître que dans le plein rayonnement de sa beauté.
Eh!oui.Elle était très coquette!
Sa toilette mystérieuse avait donc duré des jours et des jours.
Et puis voici qu’un matin,
justement à l’heure du lever du soleil,
elle s’était montrée.
-Ah!Je me réveille à peine..
Je vous demande pardon..Je suis encore toute décoiffée....
-Que vous êtes belle!
-N’est-ce pas..
Et je suis née en même temps que le soleil..
-Oui.
-C’est l’heure,je crois,du petit déjeuner,
auriez vous la bonté de penser à moi....
Et le petit prince,tout confus,
ayant été chercher un arrosoir d’eau fraîche,
avait servi la fleur.
Ainsi l’avait-elle bien vite tourmenté
par sa vanité un peu ombrageuse.
Un jour,par exemple,
parlant de ses quatre épines,
-Ils peuvent venir,les tigres,avec leurs griffes
-Il n’y a pas de tigres sur ma planète,
et puis les tigres ne mangent pas l’herbe.
-Je ne suis pas une herbe.
-Pardonnez-moi..
-Je ne crains rien des tigres,
mais j’ai horreur des courants d’air.
-Vous n’auriez pas un paravent?
Et puis,le soir vous me mettrez sous globe.
Il fait très froid chez vous.
C’est mal installé.Là d’où je viens..
Mais elle s’était interrompue.
Elle était venue sous forme de graine,
elle n’avait rien pu connaître des autres mondes.
Humiliée de s’être laissé surprendre
à préparer un mensonge aussi naïf,
elle avait toussé deux ou trois fois,
pour mettre le petit prince dans son tort
Le petit prince,
malgré la bonne volonté de son amour,
avait vite douté d’elle.
Il avait pris au sérieux des mots sans importance,
et était devenu très malheureux.
J’aurais dû ne pas l’écouter,
il ne faut jamais écouter les fleurs.
Il faut les regarder et les respirer.
La mienne embaumait ma planète,
mais je ne savais pas m’en réjouir.
Elle m’embaumait et m’éclairait.
Je n’aurais jamais dû m’enfuir!
J’aurais dû deviner
sa tendresse derrière ses pauvres ruses.
Les fleurs sont si contradictoires!
Mais j’étais trop jeune pour savoir l’aimer.
Je crois qu’il profita,pour son évasion,
d’une migration d’oiseaux sauvages.
Quand il arrosa une dernière fois la fleur,
et se prépara à la mettre à l’abri sous son globe,
il se découvrit l’envie de pleurer.
-Adieu.
..
Adieu.
-J’ai été sotte.Je te demande pardon.
Tâche d’être heureux.
-Je t’aime
-Moi aussi,t'aime
-Mais oui,
Tu n’en as rien su,par ma faute.
Cela n’a aucune importance.
Mais tu as été aussi sot que moi.
Tâche d’être heureux..
Laisse ce globe tranquille.Je n’en veux plus.
-Mais le vent..
-Je ne suis pas si enrhumée que ça..
L’air frais de la nuit me fera du bien.
Je suis une fleur.
-Mais les bêtes..
-Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles
si je veux connaître les papillons.
Il paraît que c’est tellement beau.
Sinon qui me rendra visite?
Tu seras loin,toi.
Quant aux grosses bêtes,
je ne crains rien.J’ai mes griffes.
Ne traîne pas comme ça,c’est agaçant.
Tu as décidé de partir.
Va-t’en.
< Bizarre >
Le petit prince commença par visiter les planets voisines
pour y chercher une occupation et pour s’instruire.
Le premier était habité par un roi.
La seconde,par un vaniteux
La troisième,par un buveur.
La quatrième,par un businessman.
l’homme compte les'étoiles toute a l’heure
Après chaque visite,
le petit prince se disait-il en lui-même,
que les grandes personnes étaient décidément très très bizarres
La cinquième planète était très curieuse.
C’était la plus petite de toutes.
Il y avait là juste assez de place
pour loger un réverbère
et un allumeur de réverbères.
Le petit prince ne parvenait pas à s’expliquer à quoi pouvaient servir,
quelque part dans le ciel,
sur une planète sans maison,ni population,
un réverbère et un allumeur de réverbères.
-Quand il allume son réverbère,
c’est comme s’il faisait naître une étoile de plus,
ou une fleur.
Quand il éteint son réverbère,
ça endort la fleur ou l’étoile.
C’est une occupation très jolie.
C’est véritablement utile
puisque c’est joli.
-Bonjour.Pourquoi viens-tu d’éteindre ton réverbère?
-C’est la consigne,Bonjour.
-Qu’est-ce que la consigne?
-C’est d’éteindre mon réverbère.
Et,Bonsoir.
-Mais pourquoi viens-tu de le rallumer?
-C’est la consigne.
-Je ne comprends pas.
-Il n’y a rien à comprendre,
La consigne c’est la consigne.
Bonjour.
Je fais là un métier terrible.
Autrefois,c’était raisonnable.
J’éteignais le matin et j’allumais le soir.
J’avais le reste du jour pour me reposer,
et le reste de la nuit pour dormir..
-Et,depuis cette époque,la consigne a changé?
-La consigne n’a pas changé.
C’est bien là le drame!
La planète d’année en année a tourné de plus en plus vite,
et la consigne n’a pas changé.
-Alors?.
-Alors maintenant qu’elle fait un tour par minute,
je n’ai plus une seconde de repos.
J’allume et j’éteins une fois par minute!
-Ça c’est drôle!
Alors les jours chez toi durent une minute!
-Ce n’est pas drôle du tout.
Ça fait déjà un mois que nous parlons ensemble.
-Un mois?
Oui.Trente minutes.Trente jours!Et bonsoir.
-Tu sais..je connais un moyen
de te reposer quand tu voudras.
-Je veux toujours.
-Ta planète est tellement petite
que tu en fais le tour en trois enjambées.
Tu n’as qu’à marcher assez lentement
pour rester toujours au soleil.
Quand tu voudras te reposer tu marcheras..
et le jour durera aussi longtemps que tu voudras.
-Ça ne m’avance pas à grand-chose.
Ce que j’aime dans la vie,c’est dormir.
-Ce n’est pas de chance.
-Ce n’est pas de chance.
Bonjour.
Celui-là est le seul dont j’eusse pu faire mon ami.
Mais sa planète est vraiment trop petite.
Il n’y a pas de place pour deux....
Ce que le petit prince n’osait pas s’avouer,
c’est qu’il regrettait cette planète bénie à cause,surtout,
des mille quatre cent quarante couchers de soleil par vingt-quatre heures!
< Le désert >
La sixième planète
était habité par un géographe,
qui conseillait à le petit prince de visiter La planète Terre,
Elle a une bonne réputation..
La septième planète fut donc la Terre.
Le petit prince fut bien surpris de n'y voir personne.
Il avait peur de s’être trombé de planète,
quand un anneau couleur de lune remua dans le sable.
à tout hasard,le petit prince lui ~
-Bonne nuit.
-Bonne nuit.
-Sur quelle planète suis-je tombé?
-Sur la Terre,en Afrique.
-Ah!..Il n’y a donc personne sur la Terre?
-Ici c’est le désert.
Il n’y a personne dans les déserts.
La Terre est grande.
Regarde ma planète.
Elle est juste au-dessus de nous..
-Elle est belle.
Que viens-tu faire ici?
-J’ai des difficultés avec une fleur.
-Ah!
-Où sont les hommes?
On est un peu seul dans le désert..
-On est seul aussi chez les hommes.
-Tu es une drôle de bête,
mince comme un doigt..
-Mais je suis plus puissant que le doigt d’un roi.
-Tu n’es pas bien puissant..
tu n’as même pas de pattes..
tu ne Peux même pas voyager.
-Je puis t’emporter plus loin qu’un navire.
Celui que je touche,
je le rends à la terre dont il est sorti.
Mais tu es pur et tu viens d’une étoile..
-Oui.
-Tu me fais pitié,
toi si faible,sur cette Terre de granit.
Je puis t’aider un jour
si tu regrettes trop ta planète.Je puis..
-Oh!J’ai très bien compris,
mais pourquoi parles-tu toujours par énigmes?
-Je les résous toutes.
Le petit prince,
ayant longtemps marché à travers les sables,
les rocs et les neiges,découvrit enfin une route.
Et les routes vont toutes chez les hommes.
Et les hommes ont un jardin fleuri de roses.
Et les roses allaient crier le petit prince
-Bonjour.
-Qui êtes-vous?.
-Nous sommes les roses.
-Ah!
Et combien de vous ici?
-Quatre mille,cinq mille?
-Je me croyais riche d’une fleur unique,
et je ne possède qu’une rose ordinaire.
Il y a même cinq mille,
toutes semblables,dans un seul jardin
Je ne suis pas un bien grand prince..
< Apprivoise-moi >
-Bonjour.
-Bonjour.
-Qui es-tu?Tu es bien joli..
-Je suis un renard.
-Viens jouer avec moi.Je suis tellement triste..
-Je ne puis pas jouer avec toi.Je ne suis pas apprivoisé.
-Ah!Pardon.
-Qu’est-ce que signifie "apprivoiser"?
-Tu n’es pas d’ici,
-Non.不是
-Que cherches-tu?你在找什么?
-Je cherche les hommes.
Qu’est ce que signifie "apprivoiser"?
-Les hommes,ils ont des fusils et ils chassent.
C’est bien gênant!
Ils élèvent aussi des poules.
C’est leur seul intérêt.
Tu cherches des poules?
-Non.Je cherche des amis.
Qu’est-ce que signifie "apprivoiser"?
-C’eft une chose trop oubliée.
Ça signifie "créer des liens.."
-Créer des liens?
-Bien sûr.Tu n’es encore pour moi
qu’un petit garçon tout semblable
à cent mille petits garçons.
Et je n’ai pas besoin de toi.
Et tu n’as pas besoin de moi non plus.
Je ne suis pour toi qu’un renard
semblable à cent raille renards.
Mais,si tu m’apprivoises,
nous aurons besoin l’un de l’autre.
Tu seras pour moi unique au monde.
Je serai pour toi unique au monde..
-Je commence à comprendre.
Il y a une fleur..
Je crois qu’elle m’a apprivoisé..
-C’est possible.
On voit sur la Terre toutes sortes de choses..
-Oh!ce n’est pas sur la Terre.
-Sur une autre planète?
-Oui.
-Il y a des chasseurs,sur cette planète?
-Non.
-Ça,c’est intéressant!Et des poules?
-Non.
-Rien n’est parfait.
-Ma vie est monotone.
Je chasse les poules,
les hommes me chassent.
Toutes les poules se ressemblent,
et tous les hommes se ressemblent.
Je m’ennuie donc un peu.
Mais,si tu m’apprivoises,
ma vie sera comme ensoleillée.
Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres.
Les autres pas me font rentrer sous terre.
Le tien m’appellera hors du terrier,
comme une musique.
Et puis regarde!
Tu vois,là-bas,
les champs de blé.
Je ne mange pas de pain.
Le blé pour moi est inutile.
Les champs de blé ne me rappellent rien.
Et ça,c’est triste!
Mais tu as des cheveux couleur d’or.
Alors ce sera merveilleux quand tu m’auras apprivoisé!
Le blé,qui est doré,me fera souvenir de toi.
Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé..
-S’il te plaît..apprivoise-moi!
-Je veux bien,mais je n’ai pas beaucoup de temps.
J’ai des amis à découvrir
et beaucoup de choses à connaître.
-On ne connaît que les choses
que l’on apprivoise.
Les hommes n’ont plus le temps de rien connaître.
Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands.
Mais comme il n’existe point de marchands d’amis,
les hommes n’ont plus d’amis.
Si tu veux un ami,
apprivoise-moi!
-Que faut-il faire?
-Il faut être très patient.
Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi,
comme ça,dans l’herbe.
Je te regarderai du coin de l’oeil et tu ne diras rien.
Mais,chaque jour,
tu pourras t’asseoir un peu plus près..
Le lendemain revint le petit prince.
-Il eût mieux valu revenir à la même heure,
Si tu viens,par exemple,à quatre heures de l’après-midi,
dès trois heures je commencerai d’être heureux.
Plus l’heure avancera,,
plus je me sentirai heureux.
à quatre heures,déjà,
je m’agiterai et m’inquiéterai;
je découvrirai le prix du bonheur!
Mais si tu viens n’importe quand,
je ne saurai jamais à quelle heure m’habiller le coeur..
Ainsi le petit prince apprivoisa le renard.
Et quand l’heure du départ fut proche:
-Je pleurerai..
-C’est ta faute,je ne te souhaitais point de mal,
mais tu as voulu que je t’apprivoise..
-Bien sûr.
-Mais tu vas pleurer!
-Bien sûr.
-Alors tu n’y gagnes rien!
-J’y gagne,à cause de la couleur du blé.
-Va revoir les roses.
Tu comprendras que la tienne est unique au monde.
Tu reviendras me dire adieu,
et je te ferai cadeau d’un secret.
Le petit prince s’en fut revoir les roses.
compris que la sienne est unique an monde
Puis il revint vers le renard
-Adieu..
-Adieu.Voici mon secret.Il est très simple:
on ne voit bien qu’avec le coeur.
L’essentiel est invisible pour les yeux.
-L’essentiel est invisible pour les yeux.
-C’est le temps que tu as perdu pour ta rose
qui fait ta rose si importante.
-C’est le temps que j’ai perdu pour ma rose..
Tu deviens responsable pour toujours
de ce que tu as apprivoisé.
Tu es responsable de ta rose..
-Je suis responsable de ma rose..
< Invisible >
-Ah!Ils sont bien jolis,tes souvenirs,
mais je n’ai pas encore réparé mon avion,
je n’ai plus rien à boire,
-Tu as soif?cherchons un puits,J’ai soif aussi.
-Il est absurde de chercher un puits,au hasard,
dans l’immensité du désert.mettons en marche.
Quand nous eûmes marché,
des heures,en silence,la nuit tomba,
et les étoiles commencèrent de s’éclairer.
-Les étoiles sont belles,
à cause d’une fleur que l’on ne voit pas...
-Bien sûr.
-Le désert est beau.
Ce qui embellit le désert,
c’est qu’il cache un puits quelque part..
Le petit prince s’endormait,
je le pris dans mes bras.
J’étais ému.
Il me semblait porter un trésor fragile.
Il me semblait même qu’il n’y eût rien de plus fragile sur la Terre.
Je regardais,à la lumière de la lune,
ce front pâle,ces yeux clos,
ces mèches de cheveux qui tremblaient au vent,
et je me disais:
Ce que je vois là n’est qu’une écorce.
Le plus important est invisible..
Et,marchant ainsi,
je découvris le puits au lever du jour.
Et je croyais rêver que
celui-là à un puits de village.
Mais il n’y avait là aucun village
-Mais les yeux sont aveugles.
Il faut chercher avec le coeur.
-Il faut que tu tiennes ta promesse,
-Quelle promesse?
-Tu sais..une muselière pour mon mouton..
Je suis responsable de ma rose!
-Tu sais,ma chute sur la Terre..
C’en sera demain l’anniversaire..
-J’étais tombé tout près d’ici..
-Alors ce n’est pas par hasard que,le matin où je t’ai connu,
il y a huit jours,tu te promenais comme ça,tout seul,
à mille milles de toutes les régions habitées?
Tu retournais vers le point de ta chute?
-À cause,peut-être,de l’anniversaire?
-Tu dois maintenant travailler.Tu dois repartir vers ta machine.
Je t’attends ici.
Reviens demain soir...
Je n’étais pas rassuré.Je me souvenais du renard.
On risque de pleurer un peu si l’on s’est laissé apprivoiser..
< L’étoiles >
Le lendemain soir,
lorsque je revins de mon travail,
j’aperçus de loin mon petit prince assis,
à côté du puits,une ruine de vieux mur de pierre.
A qui parlait-il:
-Tu ne t’en souviens donc pas?
-Si!Si!C’est bien le jour,mais ce n’est pas ici l’endroit..
..Bien sûr.Tu verras où commence ma trace dans le sable.
Tu n’as qu’à m’y attendre.J’y serai cette nuit.
Tu as du bon venin?
Tu es sûr de ne pas me faire souffrir longtemps?
Maintenant,va-t’en,va-t’en,je veux redescendre!
Alors j’abaissai moi-même les yeux vers le pied du mur,
et je fis un bond!Il était là,dressé vers le petit prince,
un de ces serpents jaunes.
qui vous exécutent en trente secondes
~ disparu
Mon petit bonhomme de prince,était pâle comme la neige.
Son coeur battait comme celui d’un oiseau qui meurt,
quand on l’a tiré à la carabine.
-Petit bonhomme,n’est-ce pas que c’est un mauvais rêve cette histoire
de serpent et de rendez-vous et d’étoile..
-Ce qui est important,ça ne se voit pas..
-Bien sûr..
-C’est comme pour la fleur.
Si tu aimes une fleur qui se trouve dans une étoile,
c’est doux,la nuit,de regarder le ciel.
Toutes les étoiles sont fleuries.
-Bien sûr..
-Tu regarderas,la nuit,les étoiles.
C’est trop petit chez moi pour que je te montre
où se trouve la mienne.
C’est mieux comme ça.
Mon étoile,ça sera pour toi une des étoiles.
Alors,toutes les étoiles,tu aimeras les regarder..
Elles seront toutes tes amies.
Et puis je vais te faire un cadeau..
-Ah!Petit bonhomme,petit bonhomme,
j’aime entendre ce rire!
-Justement ce sera mon cadeau..
-Que veux-tu dire?
Toi,tu auras des étoiles comme personne n’en a..
-Quand tu regarderas le ciel,la nuit,
puisque j’habiterai dans l’une d’elles,
puisque je rirai dans l’une d’elles,
alors ce sera pour toi
comme si riaient toutes les étoiles.
Tu auras,toi,des étoiles qui savent rire!!
-Et quand tu seras consolé (on se console toujours)
tu seras content de m’avoir connu.
Tu seras toujours mon ami.
Tu auras envie de rire avec moi.
Et tu ouvriras parfois ta fenêtre,comme ça,pour le plaisir..
Et tes amis seront bien étonnés
de te voir rire en regardant le ciel.
Alors tu leur diras:
"Oui,les étoiles,ça me fait toujours rire!"
Et ils te croiront fou.
Je t’aurai joué un bien vilain tour..
Ce sera comme si je t’avais donné,au lieu d’étoiles,
des tas de petits grelots qui savent rire..
Cette nuit..tu sais..ne viens pas.
-Je ne te quitterai pas.
-J’aurai l’air d’avoir mal..
J’aurai un peu l’air de mourir.
C’est comme ça.
Ne viens pas voir ça,ce n’est pas la peine.
-Je ne te quitterai pas.
-Je te dis ça..
c’est à cause aussi du serpent.
Il ne faut pas qu’il te morde..
Les serpents,c’est méchant.
Ça peut mordre pour le plaisir..
-Je ne te quitterai pas.
-C’est vrai qu’ils n’ont plus de venin pour la seconde morsure..
Cette nuit-là je ne le vis pas se mettre en route.
Il s’était évadé sans bruit.
Quand je réussis à le rejoinder
il marchait décidé,d’un pas rapide.
-Tu es là..Tu as eu tort.
Tu auras de la peine.
J’aurai l’air d’être mort
et ce ne sera pas vrai..
Tu comprends.C’est trop loin.
Je ne peux pas emporter ce corps-là.
C’est trop lourd.
Mais ce sera comme une vieille écorce abandonnée.
Ce n’est pas triste les vieilles écorces..
Ce sera tellement amusant!
Tu auras cinq cents millions de grelots.
Tu sais..ma fleur..
J’en suis responsable!
Et elle est tellement faible!
Et elle est tellement naïve.
Elle a quatre épines de rien du tout
pour la protéger contre le monde..
-Voilà..C’est tout..
Il n’y eut rien qu’un éclair jaune près de sa cheville.
Il demeura un instant immobile.
Il ne cria pas.
Il tomba doucement comme tombe un arbre.
Ça ne fit même pas de bruit,à cause du sable.
Ça fait six ans déjà..
Si vous voyagez un jour en Afrique,dans le désert.
Et,s'il vous arrive de passer par là~,
je vous en supplie,ne vous pressez pas,
attendez un peu
Si alors un enfant vient à vous,
s'il rit,
s'il a des cheveux d'or,
s'il ne répond pas quand on l'interroge,
vous devinerez bien qui il est.
Alors soyez gentils!
Ne me laissez pas tellement triste,
écrivez-moi vite qu'il est revenu..
----baobabchampignon
专辑信息
1.Le Petit Prince de Saint-Exupéry
2.Don Quichotte de la Manche
3.Pierre et le loup
4.Mozart, sa vie, ses oeuvres (Part. 1)
5.Mozart, sa vie, ses oeuvres (Part. 2)